L’Ashtavakra Gita est un Écrit très ancien de l’Advaita Vedanta qui relate le dialogue sur la nature du Soi, la Réalité et l’asservissement entre le sage Ashtavakra et le roi Janaka. Le texte insiste sur l’entière irréalité du monde extérieur et sur l’Absolue Unité de l’existence et ne prescrit aucune moralité ni devoirs.
SAGESSE
Dialogue 3 de 20
ASHTAVAKRA dit :
1.
Se connaissant lui-même comme véritablement un et indestructible, comment un homme sage qui possède la connaissance de soi prendrait-il plaisir à acquérir des richesses ?
2.
En vérité, lorsqu’on ne se connaît pas soi-même, on prend plaisir dans les objets de la perception erronée de la même façon que l’avidité pour l’argent factice de la nacre prend naissance en celui qui la prend pour ce qu’elle n’est pas.
3.
Tout cela jaillit comme des vagues à la surface de l’océan.
En reconnaissant « je suis Cela » pourquoi courir partout comme quelqu’un dans le besoin ?
4.
Après s’être entendu dire que l’on est la conscience pure et le suprêmement beau, ira-t-on convoiter les objets sexuels méprisables ?
5.
Quand le sage a compris qu’il est lui-même dans tous les êtres et que tous les êtres sont en lui, il serait étonnant que son sens de l’individualité soit en mesure de continuer.
6.
Il serait étonnant qu’un homme qui a atteint l’état suprême de non-dualité et qui est déterminé à recevoir les bienfaits de la libération soit toujours sujet à la convoitise et attaché à l’activité sexuelle.
7.
Il serait étonnant que déjà très affaibli et sachant très bien que son excitation est l’ennemie de la connaissance, il soit encore nostalgique de la sensualité, même à l’approche de ses derniers jours.
8.
Il serait étonnant que celui qui est détaché des choses de ce monde ou du suivant, qui différencie le permanent de l’éphémère et qui souhaite ardemment la libération, ait toujours peur de la libération.
9.
Qu’il soit enchaîné ou tourmenté, le sage est toujours conscient de sa propre nature suprême et n’est ni satisfait ni déçu.
10.
La personne dont l’âme est grande voit même son propre corps dans l’action comme s’il s’agissait de celui d’un autre, alors comment pourrait-il être perturbé par la louange ou le blâme ?
11.
Comment l’âme forte qui, en voyant ce monde comme une pure illusion et en étant dépourvue de tout intérêt pour lui, pourrait-elle ressentir de la peur même à l’approche de la mort ?
12.
Qui est comparable à cette personne dont l’âme est grande, dont l’esprit est libre du désir même dans la déception, et qui a trouvé satisfaction dans la connaissance de Soi ?
13.
Comment celui dont l’esprit est fort, qui sait que ce qu’il voit n’est rien par nature, peut-il jamais penser devoir se saisir d’une chose ou devoir en rejeter une autre ?
14.
Pour qui a éliminé l’attachement et est exempt du dualisme et du désir, un objet de jouissance qui vient de lui-même n’est ni douloureux ni agréable.
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