La fin de la souffrance – 23 juillet

Le livre de la méditation et de la vie – Jiddu Krishnamurti, Stock – Édition du Kindle.

Il suffit de descendre la route, et vous verrez la splendeur de la nature, la beauté extraordinaire des prés verdoyants et l’immensité du ciel ; et vous entendrez le rire des enfants.

Mais il y a, en dépit de tout cela, une sensation de souffrance.

  • Il y a l’angoisse de la femme qui porte en elle un enfant;
  • il y a la douleur liée à la mort;
  • il y a la souffrance de celui qui attend quelque chose qui n’arrive pas;
  • il y a la souffrance de voir un pays qui s’effondre et tombe en décadence;
  • et il y a la souffrance liée à la corruption, non seulement collective, mais aussi individuelle.

La souffrance est présente jusque dans votre propre maison, si vous regardez jusqu’au fond des choses :

  • douleur de ne pas réussir,
  • douleur d’être mesquin ou incapable,
  • et toutes sortes de douleurs inconscientes.

La vie, c’est aussi le rire.

Le rire est une chose merveilleuse – rire sans raison, avoir le cœur en joie, sans motif, aimer sans rien demander en retour.

Mais ce rire ne nous vient que très rarement.

Nous sommes écrasés de souffrance, notre vie est une succession de malheurs et de luttes, une déchéance continuelle,

et nous ne savons pratiquement jamais ce qu’est aimer de tout notre être…

Nous sommes à la recherche d’une solution, d’un moyen, d’une méthode grâce auxquels se volatiliserait ce fardeau de la vie, et ainsi nous ne regardons jamais vraiment la souffrance. Nous essayons de la fuir à travers des mythes, des images, des spéculations; nous espérons trouver un moyen d’éluder ce poids, d’éviter que la vague de souffrance ne nous rattrape. …

La souffrance a effectivement une fin – qui n’intervient ni grâce à un système ni grâce à une méthode quelconques.

La souffrance cesse

dès la perception juste de ce qui est.

Rencontre avec la souffrance – 24 juillet

Comment faire face à la souffrance ?

Pour la plupart d’entre nous, le face-à-face est, je le crains, très superficiel.

  • Notre éducation,
  • notre formation,
  • nos connaissances,
  • les influences sociologiques auxquelles nous sommes exposés

font de nous des êtres si superficiels !

L’esprit superficiel est celui que sa fuite mène droit

  • à l’église,
  • à des conclusions,
  • des conceptions,
  • une conviction
  • ou une idée.

C’est le refuge de l’esprit superficiel en détresse.

Et si vous ne trouvez refuge nulle part, vous vous faites une carapace et vous devenez cynique, dur, indifférent, ou vous trouvez une échappatoire facile dans la névrose.

Toutes les défenses de ce genre contre la souffrance empêchent une exploration plus poussée…

Regardez donc votre propre esprit, voyez comment vous trouvez toujours des explications plausibles à vos peines, comment vous vous noyez dans le travail, dans les idées, comment vous vous accrochez à une croyance en Dieu, ou à une existence futile.

Et si aucune explication, aucune croyance ne vous satisfait, vous fuyez dans l’alcool et le sexe, ou vous devenez cynique, dur, amer et cassant…

Une génération après l’autre,

cet héritage se transmet de parents à enfants,

mais jamais l’esprit superficiel n’expose sa plaie à nu; il ne connaît pas vraiment la souffrance, elle ne lui est pas familière.

Elle n’est pour lui

  • qu’une idée,
  • une image,
  • un symbole;

jamais il ne rencontre la souffrance – mais seulement le mot souffrance.

Lorsqu’on fuit la souffrance – 25 juillet

La souffrance prend pour chacun de nous des formes différentes :

elle peut être liée

  • à une relation,
  • à la mort de quelqu’un,
  • à l’impossibilité de se réaliser qui mène au dépérissement et au néant,
  • ou encore liée aux efforts pour réussir,
  • devenir quelque chose, et qui se heurtent à l’échec total.

Et il y a tout le problème de la souffrance sur le plan physique – 

  • la maladie,
  • la cécité,
  • le handicap,
  • la paralysie,
  • et ainsi de suite.

Cette chose qu’on appelle la souffrance est partout – et la mort nous attend au tournant.

Mais nous ne savons pas comment faire face à la souffrance, alors

  • nous la vénérons,
  • nous la rationalisons,
  • ou nous essayons de la fuir.

Allez dans n’importe quelle église chrétienne et vous constaterez qu’on y vénère la souffrance, considérée comme une chose extraordinaire et sainte ; et l’on vous dit que ce n’est qu’à travers la souffrance, à travers le Christ crucifié que l’on peut trouver Dieu.

L’Orient a ses propres formes d’évasion, d’autres moyens d’éviter la souffrance, et il me semble extraordinaire que si peu de gens, tant en Orient qu’en Occident, soient véritablement libérés de la souffrance.

Ne serait-ce pas merveilleux si, tandis que vous écoutez – en l’absence de tout sentiment ou émotion –… vous pouviez réellement comprendre la souffrance et vous en libérer totalement ?

Parce qu’il n’y aurait plus alors de mensonges envers soi-même ni d’illusions, d’angoisse, ou de peur ; et l’esprit pourrait fonctionner avec clarté, acuité et logique.

Peut-être saurions-nous alors ce qu’est l’amour.

Krishnamurti, Jiddu. Le livre de la méditation et de la vie (Essais – Documents) (French Edition) . Stock. Édition du Kindle.

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